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Je suis Valéry
J’ai quitté ce monde le 13 août 1989 à l’âge de 20 ans
J’ai envie de communiquer un peu avec vous
Aussi suis-je très heureux de vous accueillir sur mon site
N’oubliez pas de me laisser une petite confidence
Merci, vous me faites chaud au coeur
Bonjour
Votre visite m’honore
***
J’ai quitté ce monde pour les rives mystérieuses de l’au-delà que vous avez sans doute peine à appréhender et je vous comprends. J’étais comme vous et puis je me sentais bien dans votre monde qui a aussi été le mien et qui m’a apporté beaucoup de joies et d’amour.
Mais « il était écrit que je devais vous quitter très tôt.
Après une jeunesse bien remplie, en octobre 1986, alors que je venais à peine d’entrer en terminale B, la leucémie a frappé à ma porte qui m’a empêché de suivre les cours du lycée Augustin Cournot. Après un mois en chambre stérile à l’hôpital du Bocage et de nombreux séjours en chimiothérapie, j’ai pu rejoindre le lycée en mai, juste le temps de retrouver les copains avant de subir les épreuves du bac que j’ai obtenu avec mention ce qui m’a permis de m’inscrire en 1ère année de droit à la Faculté de Dijon.
L’année 88 m’a donné un peu de répit et je suis passé en 2èmeannée. En 89 malgré une rechute en avril, j’ai obtenu mon DEUG. Ma mission était accomplie et j’avais le sentiment que je pouvais m’abandonner à la mort puisque celle-ci avait décidé de me cueillir. Bien sûr j’avais imaginé une autre fiancée mais que peut-on face à sa destinée ?
Alors je m’abandonnai à ma promise et en guise de rite d’initiation, j’ai joué le rôle du mort dans un sketch de fin d’année réalisé par quelques uns de mes camarades de chambrée.
En juillet, comme l’année précédente, je suis retourné au musée de Champlitte pour accompagner les visiteurs dans leur parcours de découverte.
La dernière semaine de juillet fut assez difficile mais le contact des autres me permit de trouver les forces nécessaires pour tenir jusqu’au bout et accomplir ma mission.
Le début du mois d’août me fit reprendre le chemin quasi régulier de l’hôpital, de Besançon cette fois.Et le 13 de ce mois d’août qui m’avait vu naître, je quittais ce monde à 14h 30, vingt ans et une semaine après ma naissance dans cette même ville de Besançon.
Voilà mon histoire.
Après mon départ, mes parents ont retrouvé des poèmes que j’avais tenus secrets et que j’avais écrits à l’âge de 15 ans et quelques dessins sans prétention exécutés environ un an avant ma maladie.
Ils disent que ces dessins étaient prémonitoires.
A vous d’en juger !Je suis parti à la fleur de l’âge mais la vie ne nous appartient pas c’est nous qui lui appartenons alors elle dispose de nous à sa guise. C’est une maîtresse extraordinaire et voluptueuse mais impitoyable !
Alors si elle vous est fidèle n’oubliez pas de lui rendre grâce.
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ApocalypseIl a croqué la pomme
C’est sa faute
Alors un jour il mourra
Nous mourrons tous
Mais en attendant
Il faut vivre
Accepter les différences
Et semer l’amour
Sinon Il reviendra
Les cieux se déchireront
Les feux de l’Infini s’abattront
Sur une terre
Déjà engloutie dans un océan de sang
Puis de son bras créateur
Il sauvera ses enfants bien-aimés
Quant aux infidèles
Marqués du sceau de Satan
Il les écrasera
Pour ne laisser au monde
Qu’un peuple de frères
Telle arrivera la prophétie
Si demain
Du germe déjà affaibli
Ne naît pas le fruit du père
Gray le 9 mai 1985
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Attente
Pourquoi
Pourquoi toujours la nuit
J’ai peur car le soleil est mort
Des cendres tombent des cieux
Et forment un long tapis brûlant
Tout est noir sous mon crâne
Je reste là, inerte
Et enfin je m’écroule
Du sang coule sur mes yeux
Tout s’éteint
La terre glisse vers l’infini
Les étoiles fuient l’horreur
Et l’univers explose
Mais de son corps encore chaud
Renaît la fleur
Créature secrète tant convoitée
Alors je m’échappe des enfers
Et rejoins Aphrodite
Dans une bouteille de coca cola
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Gray le 24 mai 1985
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Désert de solitude
Là-bas, très loin
Ils restent seuls
Seuls dans la mort
Nous, nous rions
Parfois prions
Rarement pleurons
Mais eux, ils meurent
Soudain le soleil se lève
Mène le peuple
Et tous s’unissent
Dans les flammes
Alors une fleur éclot
La vie renaît
Un sourire
L’espoir les a sauvés
Gray le 9 mai 1985
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Douce mélodie
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Avant tout était Rien
La seule lumière était celle de nos cœurs
Mais un génie sortit des ténèbres
L’obscurité s’éteignit
Et une douce mélodie
Illumina l’univers
La vie La vie
La vie enfin ravivée pouvait vivre
Mais, mais la porte du Ciel
Prisonnière de l’orgueil humain
Referma dans un ultime déchirement
Le sentier du bonheur
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Gray le 31 mars 1986
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Espérances
Pourquoi tant d’horreurs
Puisque je l’aime
J’ai peur du noir
Et le vent souffle sur mon cierge
Les volets craquent
La vitre se brise
J’ai du sang sur les mains
La bougie s’éteint
L’amour aussi
Soudain un éclair !
La maison s’embrase
L’amour s’enflamme
Et déjà la colombe renaît des cendres
Gray le 28 avril 1985
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E Espoir
Déjà il faut partir
Peu à peu les contours
Des grands espaces paradisiaques
Disparaissent
Le souvenir s’envole
Le bonheur agonise
Et déjà la tempête se lève
Le ciel s’obscurcit
La nature s’échappe
Pourtant je reste
Seul
Au milieu de tous
Eux inlassablement
Continuent leur supplice quotidien
N’attendant que le jour où
Enfin
La mort les délivrera de leur misère
Alors peut-être
Gagneront-ils le bonheur éternel
Mais à quoi rêvent-ils ces innocents
A un pays de paix d’amour
Ne comprennent-ils pas
Que ce pays
C’est de leurs mains d’homme
Qu’ils doivent le bâtir
Mais ils restent là, inconscients
Un jour viendra pourtant
Où ils se réveilleront
Le souffle de la révolte
Germera en eux
Alors ils se soulèveront
Et raseront ce monde pourri
Où tout n’est qu’injustice
Haine
Et violence
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Gray le 9 septembre 1985
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